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En tant que diététicienne spécialisée dans l’accompagnement des patients diabétiques, je constate quotidiennement l’impact croissant de cette maladie sur la santé publique. Les chiffres sont alarmants : en 2023, plus de 540 millions de personnes sont touchées par le diabète, soit 10,5% de la population mondiale. Plus inquiétant encore, selon la Fédération internationale du diabète, ce chiffre pourrait atteindre 783 millions d’ici 2045. Face à cette progression fulgurante, il est crucial de comprendre cette maladie pour mieux la prévenir et la gérer au quotidien.

A. Qu’est-ce que le diabète exactement ?

Le diabète est une maladie chronique qui perturbe la façon dont notre corps gère le glucose (sucre). En temps normal, deux hormones principales régulent notre glycémie : l’insuline et le glucagon. L’insuline, produite par le pancréas, permet au glucose d’entrer dans nos cellules pour y être transformé en énergie ou stocké. Le glucagon, quant à lui, augmente la glycémie en période de jeûne. Lorsque ce système complexe dysfonctionne, le sucre s’accumule dans le sang, créant une hyperglycémie chronique potentiellement dangereuse.

Le diagnostic est posé lorsque la glycémie à jeûne est supérieure ou égale à 1,26 g/l de sang lors de deux mesures successives, alors que la normale se situe entre 0,7 et 1,0 g/l.

Les signes qui doivent vous alerter

Le diabète peut se manifester par plusieurs symptômes caractéristiques :

  • Une fatigue inhabituelle et persistante
  • Une soif excessive accompagnée d’une augmentation des urines
  • Une perte de poids inexpliquée malgré un appétit accumulé
  • Une cicatrisation lente des plaies (particulièrement pour le type 2)
  • Des engourdissements et picotements dans les mains et les pieds
  • Des troubles de la vue

B. Les trois types principaux de diabète

1. Le diabète de type 1

Ce type de diabète, qui représente environ 10 % des cas, est une maladie auto-immune touchant principalement les jeunes. Il se caractérise par la destruction des cellules bêta du pancréas, responsables de la production d’insuline. Les causes combinent une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux. Le traitement repose essentiellement sur des injections quotidiennes d’insuline, vitales pour ces patients.

2.     Le diabète de type 2

Représentant 90% des cas, le diabète de type 2 apparaît généralement après 40 ans, même si l’on observe une augmentation inquiétante chez les plus jeunes. Il se développe progressivement à cause d’une résistance à l’insuline : les cellules deviennent moins sensibles à cette hormone, obligeant le pancréas à en produire davantage jusqu’à s’épuiser. Les principaux facteurs de risque sont le surpoids, la sédentarité et une alimentation déséquilibrée. La prise en charge commence par des mesures hygiéno-diététiques avant d’envisager un traitement médicamenteux si nécessaire.

3.     Le diabète gestationnel

Ce type de diabète apparaît vers le 6ème mois de grossesse et touche environ 6% des femmes enceintes. Bien qu’il disparaisse souvent après l’accouchement, il nécessite une surveillance étroite car il peut avoir des conséquences pour la mère et le bébé : accouchement prématuré, poids excessif du nouveau-né, risques d’hypoglycémie néonatale.

C.  L’importance cruciale de l’indice glycémique

L’index glycémique (IG) est un outil fondamental dans la gestion du diabète.

Il mesure, conjugué à la quantité de glucides contenue dans un aliment donné, la capacité de cet aliment à augmenter la glycémie sur une échelle de 0 à 100. On distingue :

  • Les aliments à IG bas (< 50) : ils provoquent une élévation progressive et douce de la glycémie
  • Les aliments à IG moyen (51-70) : leur impact est modéré sur la glycémie
  • Les aliments à IG élevé (> 70) : ils causent des pics glycémiques importants suivies d’hypoglycémies réactionnelles
Glycémie et diabète

Bénéfices d’une alimentation à IG selon le type de diabète

La charge glycémique permet de prédire les variations de la glycémie.

Pour le diabète de type 1, une alimentation avec des aliments à IG bas et contenu en glucides modéré permet de mieux anticiper les doses d’insuline et de stabiliser la glycémie. Les patients peuvent ainsi adapter plus précisément leur traitement et éviter les variations brutales de leur taux de sucre.

Dans le cas du diabète de type 2, privilégier les aliments à IG bas et contenu en glucides modéré aide à réduire la résistance à l’insuline, favorise la perte de poids et diminue les risques cardiovasculaires. Cette approche nutritionnelle, associée à une activité physique régulière, peut parfois permettre de retarder le recours aux médicaments. Elle peut même suffire à stabiliser le diabète.

Pour le diabète gestationnel, une alimentation à IG bas et et contenu en glucides modéré contribue à limiter la prise de poids excessive du fœtus et à réduire les risques de complications pendant la grossesse et l’accouchement.

D. Conseils pratiques pour le quotidien

Pour maintenir une glycémie stable, voici mes recommandations essentielles :

  1. Privilégier les aliments complets et les légumes riches en fibres. Opter pour des aliments à contenu en glucides modéré : prévoir une part de légumes dans votre assiette avec vos féculents.
  2. Limiter les produits ultra-transformés, souvent riches en sucres rapides
  3. Répartir les apports glucidiques sur la journée
  4. Maintenir une hydratation régulière
  5. Pratiquer une activité physique adaptée à sa condition

La clé d’une bonne gestion du diabète réside dans la régularité et l’équilibre, pas dans les restrictions drastiques. Il est tout à fait possible de se faire plaisir tout en maintenant une glycémie stable, à condition de bien comprendre les principes de l’indice glycémique et de les appliquer au quotidien.

N’oubliez pas qu’une consultation avec un professionnel de santé reste indispensable pour un suivi personnalisé et adapté à votre situation particulière. Le diabète est une maladie grave, mais qui se gère bien avec les bons outils et un accompagnement adapté.

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Anne Murry-Brelier - Potentiel Nutrition

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