1. Le RGO, qu’est-ce que c’est ? Quels signes et quelles causes ? Quels traitements ?

RGO

RGO (Reflux Gastro-Œsophagien) : sa définition

On l’appelle « maux d’estomac ». Mais la plupart du temps, il s’agit en fait de douleurs à l’œsophage.

Environ 40 % de la population occidentale semble concernée par des remontées/régurgitations acides, et des sensations de brûlures au niveau du thorax qui accompagnent habituellement le reflux, de façon ponctuelle, mais régulière (1 fois/mois environ). Ces symptômes peuvent parfois être plus fréquents, pour 10 à 20 % de la population.

L’estomac sécrète au moment de la digestion des sucs très acides, dont un élément essentiel est l’acide chlorhydrique. Ce phénomène physiologique normal permet une bonne digestion, en particulier celle des protéines. Le contenu de l’estomac est donc toujours acide par nature. La muqueuse de l’estomac (en contact avec ces sécrétions acides) est équipée pour résister parfaitement à cette acidité physiologique. Elle fabrique localement un mucus protecteur qui en tapisse les parois. Il les protège du contact direct avec le contenu acide de l’estomac.

En situation normale, la remontée (reflux) du liquide présent dans l’estomac est rendue quasi-impossible par la fermeture du sphincter œsophagien inférieur (SOI). C’est une sorte d’anneau musculaire situé entre les 2 (œsophage et estomac). Seul est possible le flux en sens descendant, celui de la déglutition (le fait d’avaler), du haut vers le bas, activé au moment des repas. L’étanchéité du sphincter est assurée par la tonicité de ce muscle et par la structure du diaphragme. Ainsi le contenu de l’estomac ne peut pas remonter dans l’œsophage.

Le RGO se produit lorsque le contenu acide de l’estomac parvient malgré tout à remonter vers l’œsophage : on l’appelle le reflux gastro-œsophagien (RGO). Il va de l’estomac vers l’œsophage.

Comment ce reflux devient-il possible ? En situation de RGO, le SOI ne fonctionne plus correctement : il s’entrouvre, et le contenu du haut de l’estomac peut alors remonter dans l’œsophage à contre-courant par rapport au flux habituel. Sans effort ni vomissement, et de façon régulière et/ou prolongée.

RGO

RGO : ses signes

Les signes habituels sont : douleurs, sensations de remontée et de brûlure dans la région du sternum, dans la gorge ou dans la bouche, hypersalivation, régurgitations acides ou alimentaires isolées laissant un goût très acide/amer en bouche.

Il peut aussi y avoir des difficultés à avaler lors des repas (sensation de gêne lors du passage des aliments), et parfois des éructations accompagnées d’un hoquet, passager ou en crises récurrentes.

La digestion peut être gênée elle aussi.

Des troubles ORL peuvent aussi apparaître (ce sont parfois les seuls troubles) : enrouement et altération de la voix, laryngite, douleurs à l’oreille, toux

Les remontées acides peuvent aussi être responsables de gingivite (inflammation des gencives), de caries à répétition, ou d’atteinte de l’émail des dents.

Enfin, le reflux peut aussi générer des troubles du sommeil avec des micro-réveils suite aux remontées acides.

RGO : son diagnostic

Le diagnostic du reflux gastro-œsophagien repose principalement sur les symptômes, mais des examens complémentaires peuvent être nécessaires, notamment :

· Endoscopie digestive haute : elle permet d’examiner directement l’œsophage et l’estomac. Des biopsies permettent de rechercher des altérations des muqueuses.

· pH-métrie œsophagienne : elle consiste à mesurer l’acidité dans l’œsophage sur 24 heures.

· Manométrie œsophagienne : elle permet d’évaluer la fonction musculaire de l’œsophage en mesurant la pression que le SOI peut exercer.

RGO : ses causes

L’inefficacité de cette barrière anti-reflux peut apparaître dans différentes situations :

En cas de grossesse, le sphincter se distend sous l’effet de la progestérone et de la pression exercée au niveau abdominale, et il peut laisser du liquide remonter.

En cas de surpoids ou obésité de type « androïde » (accumulation de graisse au niveau de l’abdomen), une pression abdominale excessive s’exerce sur le diaphragme et le sphincter. Ce dernier s’entrouvre alors de façon forcée.

En cas de constipation, les efforts de poussée peuvent générer des reflux. Il en est de même en cas de toux importante.

En cas de digestion difficile, le ralentissement de la vidange de l’estomac peut favoriser le reflux vers le haut du contenu de l’estomac. Plus que le reflux, ce sont les causes de cette digestion difficile qu’il faut alors étudier et rechercher.

Une hernie hiatale (remontée d’une partie de l’estomac au-dessus du diaphragme) peut générer l’apparition de reflux.

Il en est de même avec des problèmes de fermeture excessive du sphincter inférieur de l’estomac cette fois (le pylore) : ,son hypertonicité empêche dans ce cas la vidange correcte de l’estomac, et entraînant la remontée globale de son contenu.

L’âge et le vieillissement augmentent le risque d’apparition de RGO, en particulier après 65 ans.

L’inflammation chronique dite silencieuse peut aussi être à l’origine du manque de tonicité du SOI.

Enfin, les nitrates, ainsi que certains médicaments, comme la progestérone ou ses analogues, l’aspirine, les anti-inflammatoires dits non-stéroïdiens (ibuprofène, diclofénac ….), les antihistaminiques, certains antidépresseurs,  peuvent aussi être responsables d’une fermeture moins efficace du sphincter du bas de l’œsophage.

A noter : l’hypochlorhydrie (insuffisance de sécrétion d’acide chlorhydrique par l’estomac) est trop souvent ignorée. Elle produit en effet des symptômes très proches du RGO. Son traitement doit cependant être très différent.

RGO : traitement et prévention

Le traitement du RGO inclut plusieurs options :

1. Modifications du mode de vie :

  • Perte de poids si nécessaire.
  • Éviter les repas copieux, gras ou épicés.
  • Ne pas se coucher juste après un repas.
  • Cesser de fumer et limiter la consommation d’alcool et de caféine.

2. Médicaments :

  • Antiacides : ils neutralisent l’acidité de l’estomac.
  • Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : ils réduisent la production d’acide gastrique.
  • Antihistaminiques H2 : ils diminuent la production d’acide, mais sont moins puissants que les IPP.

3. Chirurgie :

Dans les cas sévères ou résistants aux traitements, une intervention chirurgicale appelée fundoplicature peut être envisagée, qui consiste à renforcer le SOI à l’aide d’un manchon.

En résumé, bien que le RGO soit une affection fréquente, il peut avoir des répercussions importantes s’il n’est pas pris en charge de manière adéquate. Une gestion efficace des symptômes, souvent par des ajustements de mode de vie et des médicaments, est cruciale pour prévenir les complications à long terme.

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